Un classique du cinéma français arrive sur les écrans américains

Le chef-d’œuvre de Jean Renoir est au cinéma en version restaurée à New York et Los Angeles.

Tourné en 1935, sorti en janvier 36, c’est un film dans l’esprit de l’époque qui a amené le “Front Populaire” au pouvoir : « S’il y a un film de copains, c’est bien celui-là » dira Jean Renoir. Les amis du réalisateur y font de la figuration, le comédien et metteur en scène de théâtre Jean Dasté, l’éditeur Marcel Duhamel, créateur de la Série Noire, Paul Grimault le cinéaste d’animation, réalisateur de Le roi et l’oiseau, tous, comme Prévert, membres du groupe "Octobre", proche du parti communiste.

Le crime de Monsieur Lange est un film réalisé avec la collaboration du poète Jacques Prévert « J’ai demandé à Prévert de bien vouloir rester avec moi sur le plateau tous les jours. Beaucoup des mots du film dont certains sont extrêmement brillants ont été trouvés grâce à cette collaboration et grâce à cette improvisation ».

C’est un film très spontané tourné avec des caméras très mobiles. « On a un scénario très bien écrit. Mais on s’aperçoit qu’il y a des formes de vie qui sont plus proches des acteurs, du décor, de l’entourage, de ce qui se passe autour. » Le décor y joue un rôle central. Décor construit d’un seul tenant, aux dimensions naturelles, autour d’une cour des studios de Billancourt (le scénario original s'appelait Sur la cour), dans lequel Renoir a veillé à ce que les caméras mêlent l’espace des acteurs et l’arrière-plan, en incluant aussi les bruits de l’environnement avec des prises de son en direct.

Cliquez ici pour connaitre les séances à New York et Los Angeles.

L’avis de Village Voice : “Le génie du film est dans son agitation tumultueuse, son défilé de visages, de sarcasmes, et d’intrigues secondaires – le développement des principales n’étant guère plus intéressant que celui de toutes les autres qui s’agrègent autour d'elles. Renoir et son équipe le soulignent brillamment par les innovations techniques: la caméra erre avec une rare liberté à travers une cour abondamment occupée, explorant la vie qui l’entoure avec une densité urbaine réaliste, et plusieurs séquences ouvrent de nouveaux horizons cinématographiques dans l’utilisation de la profondeur de champ. Plutôt que démonstrative ou distrayante, la technique est séduisante”. 

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