Sortie aux Etats-Unis d'un biopic sur l'écrivaine française méconnue Violette Leduc

Violette, en salles actuellement à New York avant de connaître une sortie nationale, revient sur la vie chaotique de Violette Leduc, petite protégée de Simone de Beauvoir.

On peut se dire que décidément Martin Provost aime les destins de femmes singulières. Après son film sur l’artiste peintre Séraphine Louis, il s’est intéressé à la vie de la romancière Violette Leduc, autre femme marginale au destin chaotique et également artiste méconnue. Mais ce n’est pas un hasard. En 2008, le réalisateur, qui tournait Séraphine, a lu un texte de Violette Leduc sur Séraphine. Il a alors rencontré l’auteur d’une biographie de la romancière et lui a demandé de collaborer à une adaptation.

Le film raconte la relation de la romancière avec Simone de Beauvoir, amour et admiration pour l’une, amitié et protection pour l’autre. Fille illégitime, homosexuelle, solitaire, complexée par son physique, Violette Leduc a beaucoup mis de sa vie dans ses romans.

Où est Jean Paul Sartre ?

Le film se concentre sur la période créatrice de Violette et s’éloigne parfois de la rigueur historique. Jean Paul Sartre en est absent. Provost n’a pas voulu introduire un personnage qui risquait de l’éloigner de son sujet ; il semble aussi que porter Sartre à l’écran fait peur aux cinéastes. Un seul réalisateur s’y est risqué, pour un téléfilm. Sartre aimait le cinéma. Souvent adapté, il a travaillé lui-même à certaines adaptations et a écrit des scénarios originaux. On attend le biopic qui le mettra en scène ! 

La critique, de part et d’autre de l’Atlantique

Certains ont regretté une mise en scène trop classique et un film manquant de rythme. Christophe Narbonne pour Première parle d’une mise en scène expressionniste et loue « une réflexion puissante sur la condition féminine et la création. »

Pour Pierre Murat de Télérama, ce que Provost réussit magnifiquement « c'est filmer ces moments de la vie de Violette comme du temps arrêté.» Tous soulignent la subtilité et la justesse d’Emmanuelle Devos et Sandrine Kimberlain, « deux comédiennes en état de grâce » pour Pierre Murat.

Le film a été vu en avril au festival de Minneapolis Saint-Paul, et Kristin Tillotson du Star Tribune a également loué le jeu des deux actrices : « Emmanuelle Devos saisit sans surjouer la complexité des tourments de Violette, Sandrine Kiberlain en Simone de Beauvoir guindée en joue parfaitement le repoussoir.» Elle conclut en disant que « jamais, depuis Un ange à ma table de Jane Campion, n’avait été réalisé un biopic historique aussi soigné et émouvant, sur une auteure féministe torturée qui mériterait une plus grande renommée.»

Sydney Levine, pour Indiewire, juge que c’est « un chef-d’œuvre époustouflant », « une histoire vraie, intime et puissante, celle de la relation entre deux femmes extraordinaires dans une époque extraordinaire ». D’après elle, Sandrine Kimberlain est « parfaite » et Emmanuelle Devos « donne dans le rôle-titre l’une des plus ardentes prestations de sa retentissante carrière ».

Cliquez ici pour connaître les dates de sortie du film aux Etats-Unis.

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