On commémore cette semaine le 70^e anniversaire du débarquement de Normandie. C’est le moment de rappeler que des stars d’Hollywood, acteurs ou cinéastes, déjà célèbres ou alors encore inconnus sont venus au secours de l’Europe. 

On sait qu’Hollywood a participé à l’effort de guerre en tournant des films de propagande, en participant aux campagnes d’enrôlement et au divertissement des troupes et en organisant la promotion des emprunts de guerre. Mais acteurs ou réalisateurs ont aussi participé aux combats. La génération née entre 1915 et 1925 a été appelée à défendre les États-Unis sur le front du Pacifique. Parmi eux Charles Bronson, Paul Newman, Tyrone Power, Tony Curtis, Rock Hudson, Lee Marvin, Paul Newman, John Russell ou Robert Altman. Certains, parmi les plus jeunes, engagés volontaires, ont combattu en Europe.

Lee Van Cleef, né en 1925, s’enrôle dans la marine en septembre 1942. Il est affecté à un chasseur de sous-marins puis à un dragueur de mines, avant de participer au débarquement en Provence.

Sidney Chaplin Jr, né en 1926, enrôlé dans l’infanterie à 18 ans est envoyé en Europe dans l’armée de Patton comme servant de lance-roquette anti-char.

Yul Brynner, né en 1920, pas encore citoyen américain, n’est pas mobilisé. Ayant passé son enfance en France, il parle parfaitement le Français et est embauché au Service d’Information des Armées comme speaker pour les émissions de propagande en direction de la France occupée.

Mel Brooks, né en 1926, s’engage à 17 ans. Débarqué en Normandie fin 44, il est posté en avant du front comme observateur d’artillerie avancé, parfois sous le feu des mortiers ou des snippers. Il participe ensuite à la bataille des Ardennes comme démineur. On lui doit cette remarque ironique: « J’étais un combattant du génie (combat engineer), est-ce que ce n’est pas ridicule ? Les deux choses que je déteste le plus au monde sont le combat et l’ingénierie ».

Hitler offre une prime de capture pour Clark Gable

Les plus anciens, déjà célèbres, engagés dans l’aviation ou la marine, ont souvent bataillé pour participer aux opérations au lieu de rester à l’arrière pour servir d’exemples. Ils participent aussi à la libération de l’Europe.

George Stevens, né en 1904, s’était fait connaître en filmant des comédies pour les studios Hal Roach, et plus tard des comédies musicales avec Fred Astaire et Ginger Rogers. Il n’est pas mobilisé, mais il rejoint le Corps des Transmissions (U.S. Army Signal Corps). Il filme le débarquement, la libération de Paris et la libération des camps de Duben et Dachau.

Samuel Fuller, né en 1912 participe aux débarquements d’Afrique du Nord et de Sicile avant de débarquer en Normandie avec la troisième vague d’assaut. Il prend pied sur Omaha Beach avec la Big Red One, la compagnie dans laquelle il est caporal. Il est aussi présent à la libération du camp de Falkenau. Son film The Big Red One (Au-delà de la gloire) témoigne de son expérience. Le film, dans sa version remontée selon ses vœux a été montré à Cannes il y a dix ans. Il est disponible en DVD depuis 2005.

Clark Gable, né en 1901, rejoint en 1942 l’U.S. Army Air Force et participe à des raids sur l’Allemagne ; il est démobilisé peu après le débarquement. Hitler avait offert une prime pour sa capture !

James Stewart, né en 1908, avait déjà un brevet de pilote dans le civil. Lui aussi s’engage dans l’U.S. Army Air Force et participe également aux raids sur l’Allemagne. Il est décoré en 1944 de la Croix de guerre française.

Il faut aussi citer le grand compositeur de jazz Glenn Miller, né en 1904, qui apparaît dans quelques films avec son orchestre. Engagé dans l’armée de l’air, il disparait en décembre 44 au-dessus de la Manche. Il se rendait dans Paris libéré pour jouer devant les troupes avec son Glenn Miller Air Force Band. Sa chanson Moonlight Serenade reflète si bien l’époque qu’elle est incluse dans la bande originale d’une trentaine de films. Anthony Mann porte sa vie à l’écran en 1953 dans Romance inachevée (The Glenn Miller Story) ; c’est James Stewart qui joue son rôle.

D’autres jeunes artistes sont tombés au combat et sont restés parmi les inconnus qui ont traversé l’Atlantique pour libérer l’Europe du joug nazi.