Plusieurs remakes américains de film français en cours

Plus ou moins réussis, ils contribuent parfois à la renommée de l’original. Plusieurs remakes anglophones de films français récents sont en cours ou en projet. 

Le réalisateur canadien Michael Dowse va réaliser une adaptation anglophone co-produit par la France de Eyjafjallajokull Le film d’Alexandre Coffre avec Dany Boon, bien distribué en Europe, n’a été programmé aux Etats-Unis qu’au festival de Traverse City.

Intouchables, autre production de Quad films, a au contraire connu une belle carrière américaine, en version sous-titrée et en version doublée. La Weinstein Company a cependant confié un remake à Paul Feig qui a laissé la place à Tom Shadyac après avoir écrit le script. On a parlé de Colin Firth et Chris Tucker pour reprendre les rôles de François Cluzet et Omar Sy. Le projet annoncé depuis trois ans semble cependant au point mort. 

Par ailleurs Rilean Pictures a acquis les droits d’un film d’Eric Rohmer de 1982, Le beau mariage. Le film s’appellera Claire, sa réalisation a été confiée à Dori Oskowitz, dont ce sera le premier long métrage. Dans le rôle titre Jena Malone (The Hunger games) succèdera à Béatrice Romand, actrice fétiche de Rohmer. 

Côté séries, c’est pour une fois Hollywood qui reprend une série française. Les revenants (The Returned), diffusée aux Etats-Unis sur Sundance Channel et Netflix a connu un remake américain, Resurrection, qui a été renouvelé pour une saison 2 sur ABC.

Des remakes souvent décevants

Les atermoiements dans la mise en œuvre du remake du film Intouchables reflètent bien la difficulté d’un tel projet. Vouloir “moderniser” un film, en délocaliser l’action ou en refaire le casting aboutissent souvent à en ôter l’originalité. Ceci se vérifie même lorsque l’auteur lui-même est aux commandes du remake.

Topaze de Marcel Pagnol a été tourné en 1933 par la Paramount qui avait acquis les droits de la pièce. Cette adaptation déplaisait à Pagnol qui a tourné sa propre version en 1936. Mais l’acteur moyen du rôle titre ne pouvait concurrencer Louis Jouvet. Pagnol tourne donc une troisième version en 1951 avec Fernandel.

Alfred Hitchcock a tourné en 1956 une version hollywoodienne de son film anglais, L’homme qui en savait trop de 1934, en américanisant les personnages et le casting. L’œuvre est celle d’un réalisateur plus affirmé, mais davantage de moyens financiers ont généré quelques longueurs. Michael Haneke en tournant dix ans après, en anglais, son film de 1997 Funny Games, a également cherché à toucher un plus large public américain. Cet objectif n’a pas été atteint et Haneke a perdu son temps en refaisant exactement le même film.

Et que dire des remakes complètement ratés d'Un indien dans la ville (Jungle to Jungle avec Tim Allen), du Dîner de cons (Dinner for Schumcks avec le pourtant toujours excellent Steve Carell) ou encore d'Anthony Zimmer (The Tourist).

Certains remakes trouvent cependant un public et, même plusieurs décennies après, peuvent donner envie de voir l’original. Fanny tourné en 1932 d’après Pagnol par Marc Allégret, a connu un remake italien dès 1933, allemand en 34, américain en 38, japonais en 49 et d’autres encore par la suite. La version de 2013 de Daniel Auteuil est plutôt réussie, en particulier grâce à Victoire Belezy qui supplante Orane Demazis dont le jeu n’était pas à la hauteur de celui de ses partenaires. Vu en avril au festival ColCoa de Los Angeles, le film n’a été distribuée pour l’instant que dans une salle à New York. Mais rien ne remplace le charme de la célèbre trilogie de Pagnol !

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