Panique ressort en copie restaurée aux Etats-Unis

Le chef d’œuvre de Julien Duvivier, un des films les plus noirs du cinéma français, est actuellement au cinéma à New York et sera distribué en février et mars dans plusieurs villes américaines.

Tourné en 1946 par Julien Duvivier à son retour des Etats-Unis, ce film a peu été apprécié du public à sa sortie, peut-être parce qu’il semblait renouer avec le réalisme et l’esthétique des films d’avant guerre. Il annonce pourtant surtout les films noirs des années cinquante. Julien Duvivier y développe sa vision sombre de l’humanité dans laquelle les spectateurs n’ont peut-être pas aimé non plus retrouver une allusion aux années d’occupation puis d’épuration, avec l’usage de la délation, les vengeances mesquines, la calomnie et la bêtise de la foule. « J’ai bien l’impression que nous traversons une époque où les gens ne s’aiment pas », a confié Duvivier en 1946 à propos de son film.

La noirceur du film se retrouve aussi dans l’image noir et blanc de laquelle le blanc a presque disparu. L’ambiance étouffante est soulignée dans des scènes inoubliables par des plans serrés, des cadrages obliques, des panoramiques dans lesquels tout l’espace est occupé. Les acteurs sont au sommet de leur art, avec Michel Simon, à la fois inquiétant et touchant, dans le rôle de victime de la vindicte populaire et Viviane Romance dans celui de la femme manipulatrice et cruelle.

Le film est actuellement en salles à New York. Il sera distribué à Chicago début février, puis à Baltimore, Cleveland, Madison et enfin à Los Angeles courant mai. Cliquez ici pour connaître les séances.

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