L’œuvre de Maurice Pialat à New York

Les dix longs-métrages du réalisateur seront projetés du 16 octobre au 1er novembre au Museum of the Moving Image, dans le Queens

Cette rétrospective est organisée avec le concours d’UniFrance, du service culturel de l’Ambassade de France et de l’Institut français. Sylvie Pialat, la dernière compagne du réalisateur décédé en 2003 sera présente. Elle assistera au deux premières projections et, en tant que productrice, elle présentera en avant-première un film qui réunit Vincent Lindon, Louise Bourgoin, Valérie Donzelli et Reda Kateb, Les chevalier blancs, qui sort en France en janvier.

Dix films seulement dans l’œuvre de Pialat, mais tous d’une grande importance. La Gaumont les a restaurés en version numérique.

De L’enfance nue, dans lequel il met de sa propre enfance, à Van Gogh, portrait d’un artiste maudit dont Serge Toubiana, directeur de la cinémathèque, a dit que c’était un autoportrait, Pialat a le talent de parler de lui tout en parlant de nous. Nous ne vieillirons pas ensemble, un film dans lequel un homme irascible ne peut s’empêcher de briser son couple a été tourné sur les lieux où Pialat a vécu et même dans son propre appartement. La gueule ouverte est un film poignant tourné dans son village natal sur le cancer de sa mère. Passe ton bac d’abord, un film sur l’adolescence, et Loulou, avec Gérard Depardieu inspiré par ses propres relations amoureuses font aussi une grande part à sa vie. 

Police est un film noir à tout point de vue. L'inspecteur Mangin (Gérard Depardieu) y déclare “le fond de toute chose est pourri – non le fond de toute chose est horrible”, une phrase qu’on pourrait attribuer au pessimiste Pialat. Adapté de Bernanos, Sous le soleil de Satan est, sur un sujet sans aucune modernité, un film audacieux. Deux ans après Police, film réaliste, on se trouve plongé dans un autre monde noir, un monde fantastique dans lequel s’affrontent le Bien et le Mal. On y retrouve encore Gérard Depardieu, aux côtés de Sandrine Bonnaire. Le film obtient la Palme d’Or en 1987. Quatre ans plus tôt, le talent de Sandrine Bonnaire qui n’avait auparavant fait que de la figuration explosait dans A nos amours, un film où s’entremêlent l’amour et la violence de la vie familiale. Depardieu est encore là dans Le Garçu, un film que Pialat tourne de nouveau dans son village natal et dans lequel il fait tourner son jeune fils. Il y dépeint un homme qui détruit ce qu’il aime de peur de le perdre, ce qui résume peut-être la façon dont Pialat se voyait. 

Outre les longs-métrages de Pialat, vous pourrez aussi voir dans cette rétrospective deux raretés :

Les Chroniques turques raviront les amoureux d’Istanbul. Les autres, loin des clichés, découvriront cette ville, “capitale de l’immuable” comme le dit le commentaire du premier épisode et pourtant toujours renouvelée. Tournées entre 1962 et 1964, en noir et blanc ou en couleur, les Chroniques turques témoignent de la qualité du réalisateur à montrer la vie sans fards et sans discours. Une qualité qu’on retrouvera dans ses longs-métrages. 

La maison des bois est une mini-série télévisée de sept épisodes diffusés en 1971. Un sujet de commande que Pialat a accepté après l’échec financier de L’enfance nue, avec un sujet proche de celui de ce film, qui se déroule pendant la première guerre mondiale. La première vocation de Pialat était la peinture. Avec tout son talent de peintre, il suscite l’émotion en filmant de simples moments de vie durant des heures tragiques.

Maurice Pialat a dit que c’était ce qu’il a fait de mieux. Mais il faut rappeler que souvent provocateur, il a dit aussi de la nouvelle vague que “c’est du cinéma que c’est pas la peine”…

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