Ce best of de la décennie a été établi par le site américain spécialisé dans le cinéma indépendant IndieWire. La vie d'Adèle et The Artist, pourtant plébiscités, ne sont pas cités.

Le cinéma français est en bonne place avec quinze titres, mais très peu sont aux premiers rangs de ce classement dominé par Moonlight.

Copie conforme, film franco-iranien d’Abbas Kiarostami qui a valu à Juliette Binoche le Prix d'interprétation féminine à Cannes est classé 3^e. Ce long-métrage sorti en 2010 est l’affiche à New York à la fin du mois.

Holy Motors, du trop rare Leos Carax est à la 6^e place … Son sixième long métrage est annoncé pour cette année. Holy Motors sera projeté mi-août à Austin.

Leviathan est classé 14^e, pas le film russe oscarisé, mais le surprenant documentaire tourné à bord d’un chalutier par le duo franco-britannique Verena Paravel et Lucien Castaing-Taylor. Tous deux ,qui travaillent à Harvard, ont aussi réalisé Caniba qu’on a pu voir en octobre 2018 dans quelques salles américaines.

Sans surprise, puisque c’est une tendance actuelle du cinéma français, on trouve six autres coproductions dans cette liste :

Amour (25^e), film franco-autrichien de Michael Haneke qui cumule cinq Césars, une Palme d’Or, et l’Oscar du meilleur film étranger en 2013.

Timbuktu (38^e), d’Abderrahmane Sissako, récompensé par sept Césars et une nomination aux Oscars où il représentait la Mauritanie.

Elle (51^e), film franco-germano-belge de Paul Verhoeven avec Isabelle Huppert dans le rôle titre, sorti aux États-Unis en novembre 2016. Il a trouvé son audience et obtenu 2,3M$ de recettes au box-office américain, un excellent résultat pour un film en langue française.

Force majeure (66^e), drame franco-suédois de Ruben Östlund, qui malgré son titre n'a pas été tourné en langue française.

No Home Movie (80^e), documentaire belgo-français, dernier film de Chantal Akerman, en salles à New York le 2 septembre.

High Life (81^e), de Claire Denis, coproduit notamment par l’Allemagne et le Royaume-Uni et tourné en anglais, est en salles aux Etats-Unis depuis le mois d’avril. 

Six autres films cités sont des productions entièrement françaises :

Personal Shopper (40^e), d’Olivier Assayas, tourné en anglais également, avec Kristen Stewart. En salles, à New York le 5 août.

Portrait de la jeune fille en feu (43^e), de Céline Sciamma, vu à Cannes mais pas encore distribué.

Eden (52^e), de Mia Hansen-Løve. Ce beau film sur un DJ en perdition fur pourtant un échec commercial en France avec 50 000 entrées.

Visages, villages (61^e), le documentaire joyeux d’Agnès Varda et de JR a été adulé par la critique et les spectateurs en France et aux Etats-Unis à sa sortie et atteint 950 000$ de recettes aux Etats-Unis.

Adieu au langage (71^e), de Jean-Luc Godard – où le réalisateur ajoute de la 3D à son déferlement d’images et de citations.

L’illusionniste (85^e), réalisé par Sylvain Chomet sur un scénario écrit par Jacques Tati à la fin des années 50, « la fin la plus bouleversante d'un film d'animation que vous pourrez voir en ce siècle ». À Phoenix le 31 août.

On note la présence des cinéastes récemment disparus Chantal Akerman, Abbas Kiarostami et Agnès Varda, des vétérans Paul Verhoeven, Michael Haneke et Jean-Luc Godard, et des plus jeunes Mia Hansen-Løve et Céline Sciamma.

On note aussi que six réalisateurs ne sont pas de nationalité française et que six également sont des réalisatrices.

On remarque l’absence de The Artist, Oscar du meilleur film en 2011, et de La vie d’Adèle et Dheepan, les Palmes d’or 2013 et 2015, ou encore de films très appréciés par la critique outre-Atlantique comme Trois souvenirs de ma jeunesse, L'Inconnu du lac, Mustang, Petit Paysan ou Jusqu'à la garde.