France versus USA – Objets cultes du cinéma : La bicyclette

Beaucoup de films français mettent le vélo à l’honneur, du Triporteur à Alceste à bicyclette, Les triplettes de Belleville ou Le Vélo de Ghislain Lambert. Côté américain, on peut citer Pee-wee’s Big Adventure ou Girl on a Bicycle. Mais de chaque côté de l’Atlantique on retiendra deux autres films dans lesquels le vélo a marqué l’histoire du cinéma…

Jour de fête de Jacques Tati sort en 1949, la même année que Le voleur de bicyclette de Vittorio De Sica. Dans le film italien, la précieuse bicyclette que les pauvres se volent entre eux est un prétexte pour dénoncer la misère sociale. Dans le film de Tati, elle fait corps avec le personnage du facteur et, devenant même parfois autonome, elle est actrice du film.  Le facteur qui mouline raide et droit sur sa vieille bicyclette et qui distribue son courrier “à l’américaine” en pédalant sur les chemins ou à travers champs est irrésistible. Son désir de modernité se heurte à l’archaïsme de sa monture et le spectateur hésite entre rire et tendresse.

Plus près de nous, lorsqu’on évoque le vélo au cinéma, comment ne pas penser à l’une des scènes les plus mythiques de toute l’histoire du cinéma, surtout pour ceux qui avait entre 10 et 15 ans en 1982 ? Dix ans, c’est l’âge d’Elliott qui découvre E.T. dans son jardin. Steven Spielberg déploie tout son génie dans cette scène d’envol vers la lune qui a ému tout autant qu’elle a fait rêver. E.T. the Extra-Terrestrial fait entrer le spectateur enfant ou adulte dans un monde d’enfance, où se mêlent science-fiction et féérie. La scène finale où la traînée du vaisseau spatial forme un arc-en-ciel est un symbole de cette fusion de deux genres tout comme la scène du décollage des vélos.

Comparé au film de Spielberg, Jour de fête, avec une immense économie de moyens autant visuels que sonores, ne cherche pas à provoquer une aussi puissante émotion. Mais le sentiment du spectateur est beaucoup plus complexe. On regarde avec sympathie ce personnage aussi gracieux que maladroit. On est sensible à la poésie, au burlesque, à l’humour désuet du personnage, héritier de Chaplin, à son flegme à la Buster Keaton, et l’on ressent aussi la nostalgie du temps qui passe et change le monde.

Redécouvrez le premier épisode : Les parapluies

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