Festival de Cannes, un reflet du cinéma mondial ?

« On va poser des noms nouveaux sur la carte mondiale du cinéma » a déclaré Thierry Frémaux », le délégué artistique du festival. La sélection tient-elle cette promesse ? Qu’en pense la presse hollywoodienne ?

Jean-Michel Frodon, critique et historien du cinéma a récemment condamné une trop forte présence des films français dans la sélection 2015 du festival de Cannes. Quatre films de réalisation française sont en compétition pour la Palme d’Or. Mais Thierry Frémaux, le délégué artistique du festival, a rappelé qu’il est arrivé qu’il y eut cinq films américains.

L’opinion de Variety

Variety note de son côté que cette année deux Américains seulement, Todd Haynes et Gus Van Sant, sont en compétition. Mais il ajoute que les plus talentueux réalisateurs du cinéma hollywoodien sont plus que ces dernières années présents dans cette édition où figurent aussi le Canadien Denis Villeneuve et l’Australien Justin Kurzel. Tous quatre sont en lice pour la palme d’Or.

Le magazine estime par ailleurs que le cinéma américain indépendant est bien représenté aussi. Les quatre films présentés hors compétition sont réalisés par des américains : Woody Allen, George Miller, Pete Docter pour la dernière production de Pixar  et Mark Osborne qui signe le dessin animé français Le Petit Prince. Il souligne aussi que parmi les films en compétition officielle, A Tale of Love and Darkness de Natalie Portman, présenté en séance spéciale, sera sans doute l’un des plus attendus. L’Amérique peut espérer avec ce long-métrage la caméra d’Or du premier film. 

Mondialisation de la culture cinématographique

Variety remarque que la mondialisation croissante de la culture cinématographique est marquée par les débuts à Cannes de nombreux cinéastes européens : Hongrois, Grec, Norvégien… Il souligne la forte présence du cinéma italien avec Paolo Sorrentino, Matteo Garrone et Nanni Moretti, tous trois en compétition pour la Palme d’Or. 

Il note aussi la présence asiatique avec un film taïwanais, un film chinois et, pour le Japon, l’adaptation d’un manga parHirokazu Kore-Eda, déjà récompensé à Cannes il y a deux ans. La liste complémentaire des films en compétition divulguée le 16 avril étoffe cette représentation avec une Japonaise, un Thaïlandais, une Iranienne et un Philippin.

Le cinéma sud-américain sera lui représenté par le Mexicain Michel Franco en compétition pour la Palme d’Or et le Colombien José Luis Rugeles Gracia. 

Variety souligne la part plus importante qu’à l’accoutumée du cinéma français, mais ce qu’il regrette, c’est l’absence de films anglais. Le cinéma britannique reste le grand absent. La faute à la post-production, les films pressentis n’ayant pas été terminés à temps selon Thierry Frémaux qui rappelle par ailleurs son attachement à la défense du cinéma mondial : « Nous sommes tous au service du cinéma mondial et sur Cannes, je dois veiller aux grands équilibres»  

 

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