En 2015 Hollywood se taille la part du lion dans les salles françaises

Selon un rapport du CNC, les films américains ont réalisé en 2015 leur meilleur résultat dans les salles françaises depuis 1958.

Avec une forte progression par rapport à 2014, les films américains ont attiré en France 54,5 % des 206 millions d’entrées constatées dans les salles françaises. Le cinéma français réalise quant à lui ses plus mauvais résultats de la décennie en ne captant que 35,2 % des spectateurs hexagonaux.

Huit blockbusters américains ont dépassé en France les 4 millions d’entrées : Star Wars: The Force Awakens, MinionsJurassic World,  Spectre, Fast and Furious 7, Inside Out, Avengers: Age of Ultron et Fifty Shades of Grey.

Au milieu de ces huit titres du top 10, deux comédies françaises ont pu se glisser aux 7e et 10e place : Les Nouvelles Aventures d'Aladin et Les Profs 2 —à l’affiche des deux, Kev Adams, qui est passé du statut de roi du stand-up pour public adolescent à celui de vedette de comédies populaires.

 

Domination hollywoodienne sur l’Europe

De son côté Variety, observe une domination identique des blockbusters américains en Allemagne et plus encore au Royaume-Uni et en Espagne. Pour le site du magazine américain, l’année 2015 a été en Europe celle de Star Wars, Minions et Jurassic World.

En Espagne, la production espagnole ne représente que 20 % des entrées, malgré le gros succès de la comédie régionaliste Ocho Apellidos Catalanes, (“Huit noms catalans”), sorte de Bienvenue chez les Ch’tis, qui prend la première place devant les productions américaines, après le gros succès de Ocho Apellidos Vascos (“Huit noms basques”), qui avait aussi conquis la première place en 2014.

Au Royaume Uni, sans surprise, les mêmes huit films américains sont dans les dix premiers, et deux autres productions hollywoodiennes, Home (En route !) et The Hunger Games: Mockingjay, Part 2, complètent ce top 10.

Bien que le Royaume Uni ait enregistré des recettes record, la fréquentation des salles françaises reste la plus élevée d’Europe. 

Cinéma français, la domination des comédies

En France, pour les autres films ayant dépassé le million d’entrées, au delà de la quinzième place et au milieu d’autres productions hollywoodiennes, on trouve encore des comédies : Papa ou Maman, premier long métrage de Martin Bourboulon (à la 13e place), Babysitting 2 (16e), Bis (31e), Connasse, princesse des cœurs (37e), Une heure de tranquillité (42e). Et puis une comédie d’animation Pourquoi j'ai pas mangé mon père de Jamel Debbouze (21e), et des comédies dramatiques : Les souvenirs, de Jean-Paul Rouve (41e) et Marguerite, de Xavier Giannoli (43e).

Restent encore, au-delà du million d’entrées, Taken 3 (17e) tourné en anglais et Le dernier loup (34e), tourné en mandarin par Jean-Jacques Annaud, et deux films à destination de la jeunesse essentiellement : Le Petit Prince (24e) et  Belle et Sébastien : l'aventure continue (30e).

Et il faut noter que si les résultats des films français étaient meilleurs en 2014, c’est aussi grâce à trois comédies qui occupaient le podium du Box office : Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu, La famille Bélier et Supercondriaque

Comme en Espagne, il semble donc que c’est surtout la comédie, un genre qui s’exporte difficilement, qui réussit à se faire une place sur les écrans nationaux. L’animation se porte bien aussi, et Variety souligne que les Français peuvent faire valoir que Minions, a été animé en France avec des personnages créés par Pierre Coffin. 

Les films d’action et d’aventure, les drames historiques, les biopics, la chronique sociale, le road-movie ou le film noir n’auraient-ils plus d’amateurs en France dès lors que le film est français ? Sans doute pas. Mais La loi du marché, Lolo, L’Hermine, Un moment d’égarement, Mon roi, Entre amis, La tête haute, Un homme idéal, Dheepan et bien d’autres ont sans doute souffert, comme le cinéma américain indépendant, d’une plus faible exposition.

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