30 films que tous les Américains ont vus… et peu de Français (épisode 2)

Deuxième partie de notre série sur les films cultes aux Etats-Unis et méconnus ou oubliés en France. Car il ne suffit pas d’avoir vu Titanic, Matrix, et Scream pour partager la même culture cinéma que les Américains qui ont grandi dans les années 80-90. Retrouvez ici l'épisode 1 avec les films 1 à 5.

6 - Fast Times at Ridgemont High

Avant d’être un acteur pris très au sérieux et oscarisé pour ses rôles dans Milk et Mystic River, Sean Penn s’est fait un nom dans une teen comedy sortie en 1982 d’Amy Heckerling (Clueless) et adaptée du roman de Cameron Crowe (réalisateur par la suite de Say Anything et Jerry Maguire). Cheveux blond platine au vent, il y interprète un surfeur constamment stone qui se rebelle contre ses professeurs un peu coincés. A sa sortie, le film fut un succès critique surprise, la presse saluant notamment le talent avec lequel le film capte les relations adolescentes au lycée. Pas forcément culte dès sa sortie, Fast Times at Ridgemont High a connu néanmoins un vrai succès populaire avec 27 millions de dollars de recettes aux Etats-Unis pour un budget de seulement 5 millions.

Comment expliquer son statut de film culte ? Outre la performance légendaire de Sean Penn, on retrouve un casting cinq étoiles composé d’acteurs et d’actrices alors inconnus à l’époque et qui ont ensuite fait une grande carrière à Hollywood : Jennifer Jason Leigh, Nicolas Cage, Forest Whithaker, et Eric Stoltz. Le film continue encore aujourd’hui à séduire de nouvelles générations pour son côté rétro évident, peu de films ayant aussi bien capté la vie d’un lycée au début des années 80.

7 - Uncle Buck

Si en France, Macaulay Culkin est très connu pour Maman, j’ai raté l’avion (Home Alone), il l’est un peu moins pour Oncle Buck (L’oncle Buck), sorti un an auparavant, et presque aussi célèbre aux Etats-Unis. Le film est l’œuvre de John Hugues, scénariste et réalisateur entre autres de Ferris Bueller's Day Off et de dizaines de classiques pour enfants, de Beethoven à Denis la Malice en passant par les 101 dalmatiens. Cette comédie familiale sur un baby-sitting qui vire au cauchemar a été l’un des plus gros succès de l’année 1989 aux Etats-Unis.

Si le film est sorti en salles en Allemagne ou aux Pays-Bas, il n’a jamais été distribué en France et est arrivé directement en VHS en 1992 suite au succès de Maman, j’ai raté l’avion et à la célébrité naissante de Macaulay Culkin. Preuve de son statut de film culte, Uncle Buck a été adapté une première fois en série pour la télévision en 1990, sur CBS, puis à nouveau en 2016 sur ABC. Mais à chaque fois, la série fut annulée après une saison.

8 - Clerks

Clerks, c’est l’histoire d’un film au budget de 27 000 dollars qui a été tourné dans un magasin de location de VHS et s’est retrouvé au festival de Cannes en 1994. Cette comédie indépendante en noir et blanc a été financée quasi-intégralement par son réalisateur, Kevin Smith, qui a vendu sa collection de comics et pris 8 cartes de crédit pour obtenir l’argent nécessaire. Tourné la nuit, après la fermeture du magasin et la journée de travail des acteurs amateurs, le long-métrage n’était pas prédestiné à devenir un succès commercial. Mais cette comédie douce-amère sur une jeunesse qui s’ennuie a récolté plus de 3 millions de dollars de recettes au box-office, soit plus de 100 fois son budget, tout en amassant de nombreux prix parmi lesquels : Prix de la Jeunesse à la Semaine internationale de la critique à Cannes, Prix du public au Festival du film américain de Deauville et Prix du meilleur réalisateur au festival de Sundance !

Tout autant que son film Clerks, son réalisateur Kevin Smith a connu une carrière étonnante, mais qui n’a jamais vraiment dépassé les frontières. La plupart de ses films n’ont jamais été distribués en France, mais sa filmographie est devenue culte aux Etats-Unis. Fort de plusieurs succès commerciaux en tant que réalisateur (Chasing Amy) ou producteur (Good Will Hunting) à la fin des années 90, il revient au cinéma indépendant en 2006 avec Clerks II, qui sera une nouvelle réussite outre-Atlantique mais qui ne dépassera pas les 10 000 entrées en France. Encore aujourd’hui, Clerks vaut le détour, ne serait-ce que pour comprendre la popularité de Kevin Smith chez les amateurs américains de cinéma indépendant tout autant que pour la liberté de ton qui caractérise cette jolie chronique de l’Amérique des années 90. Clerks n’a définitivement pas volé son statut de film culte.

9 - Breakfast club

On n’aurait pu ne pas citer cette autre comédie de John Hugues, déjà mentionné plus haut pour Uncle Buck, car Breakfast Club s’est finalement fait connaître en France des années après sa sortie, grâce notamment aux nombreuses références faites au film dans des séries américaines comme How I Met Your Mother, Scrubs, Community, Gossip Girl, Glee ou encore Black Mirror. Le film est un emblème de la pop-culture des eighties. Mais avec 50 734 entrées en France, le film n’a pas fait un raz-de-marée à sa sortie et n’a rien du statut de classique qui est le sien aux Etats-Unis, où il a notamment été élu Best High School Movies en 2006 par Entertainment Weekly.

Le film se déroule dans une bibliothèque, où cinq étudiants que tout oppose apprennent à se connaître alors qu’ils doivent passer tout leur samedi en heures de colle. Ce drôle de huis-clos a réinventé le genre du film pour ado et n’a pas attendu longtemps pour devenir l’un des films les plus célèbres des années 80. Avec un budget de seulement 1 millions de dollars, Breakfast Club en a rapporté 45 fois plus au seul box-office américain ! Le film se classe 120e sur l’impressionnante liste des 1000 meilleurs films réalisée en 2014 par le New York Times.

10 - The Lost Boys

Buffy ou Twilight n’auraient jamais existé sans cette comédie d’horreur de Joel Schumcher. Alors qu’auparavant les films de vampires étaient destinés à un public plutôt mature, Lost Boys a été le premier à rendre les vampires beaux et sexy et à donner une connotation plus légère au genre. Avec 220 000 entrées, on ne peut pas parler d’un flop en France pour Génération perdue, mais on est loin de l’influence que le film a eu sur le cinéma américain.

Avec le regard de 2018, cette histoire de deux frères aux prises avec un gang de vampires apparaît on ne peut plus kitsch, ce qui n’enlève rien à la cinématographie baroque ou à l’excellente BO qui jalonne Lost Boys. On retrouve aussi avec plaisir Kiefer Sutherland, Corey Haim et Corey Feldman dans des costumes délirants.

Retrouvez ici les films 1 à 5

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